Bonjour mes Chers Lecteurs ^^
Dans un mois tout juste, c'est déjà Noël... Hé oui... J'ai souvent eu l'impression que cette année, le Temps avait repeint sa voiture en rouge pour aller plus vite... En tout cas je goûte avec délectation le temps d'Automne : froid glacial, pluie, couleurs chamarrées... Je suis vraiment content ^^
Aujourd'hui, je vais également vous entretenir de figurines... Mais davantage en question historique que chromatique ^^
Les Visiteurs réguliers du Temple le savent : j'ai particulièrement horreur d'une peinture/partie de jeu plate et sans âme. Faire une jolie peinture, jouer, c'est bien beau, mais si je ne sens pas qu'il y a "quelque chose" derrière, je trouve ça très fade. Quand je mène une peinture jusqu'à son terme, j'essaie de faire en sorte qu'elle "raconte une histoire" à ceux qui vont la regarder : les traces d'usure sur son équipement vont figurer qu'elle n'en est plus à sa première sortie en milieu hostile, un visage travaillé va suggérer une certaine expression lui donnant du caractère, un socle de jungle va faire ressentir une ambiance exotique étouffante etc etc etc...
Dans le même sens, je préfère en cours de jeu imaginer que ma faction est venue piller aussi discrètement que possible le dépôt de ravitaillement d'un clan rival... Les choses se gâtent, les tirs fusent et ricochent sur l'armure renforcée achetée fort cher chez "Zed la bidouille", plus qu'un aller-retour et on plie les gaules... Plutôt que "je suis au contact de l'objectif... je fais 4+ et je révèle sa valeur de 3 points, m'en faut plus qu'un pour gagner. Tu me tires dessus mais tu ne touche que sur un 5+ car cette armure encaisse statistiquement 60% de dommages sur des tests aux D6"...
Vous l'aurez donc compris, pour moi le spectacle figurinistique se passe aussi bien sur scène qu'en coulisses : les figs sont en place, le décors aussi, on va jouer... Mais pourquoi ces factions sont là ? Pourquoi cet endroit en particulier ? Les factions entament t'elles une nouvelle guerre de gangs où vont-elles solder les comptes une bonne fois pour toutes ? Etc etc etc...
Je trouve ça plus sympa d'enrichir l'imaginaire ^^
Après je peux comprendre que certains Condisciples figurinistes soient plutôt séduits par le jeu et la mécanique purs : la peinture est un accessoire, les décors à peu près idem et tout ce qui compte, c'est d'opposer des listes millimétrées, optimisées jusqu'à laisser l'impression que tout est sous contrôle, même avec des jets de dés malheureux et que seuls les sens tactiques des joueurs fera la différence... C'est aussi une autre façon de vivre notre passion commune, tout aussi respectable... Mais ce n'est clairement pas la mienne, désolé ^^'
Concernant l'historique, certains, dans notre petit milieu, vont encore plus loin. Pour eux, imaginer quelques lignes de texte ne suffit pas : il leur faut carrément des pages et des pages d'actions/d'intrigues romancées dans leurs univers favoris. Pour n'en rester qu'à GW par exemple, certains vont se fader l'intégralité de la Black Library ou concentrer leurs tirs sur une période/faction en particulier (bon certes, vous serez mieux lotis si êtes fondus de space marines que de comtes vampires ^^').
Et d'autres enfin préfèrent écrire eux-même l'histoire. Celles de leurs propres figurines... Ou celles appartenant à d'autres.
C'est dans cette dernière optique qu'un aimable Condisciple, Xavier H, Tenancier de "La Minute Warp" sur facebook (et malheureusement, pour le moment, uniquement sur facebook) a contacté le Temple il y a quelques semaines pour savoir s'il pouvait faire couler un peu d'encre à propos de certaines de ses productions. Le gang de chasseurs de primes pour Necromunda inféodé au Mechanicus en la personne du Techno-Prêtre Morik...
J'avoue bien honnêtement que sur le moment, j'ai un peu cru à une blague (je peinturlure et j'écris déjà des monceaux de conneries dans le Temple, pourquoi vouloir en rajouter ? ^^') mais le Scribe était on ne peut plus sérieux : l'honorable Xavier est animé de la passion - fort louable - pour l'écriture en plus des figurines et il a déjà rédigé plusieurs articles forts intéressants ma foi sur son territoire. C'est un violon d’Ingres assez sérieux puisqu'il ambitionne à plus ou moins long terme de porter l'affaire à un niveau plus... Professionnel. Mais pour le moment, il ne met pas le parchemin avant la plume et tente de se faire un nom et une expérience... Et il a pensé à la petite équipée du Techno-Prêtre Morik.
La minute Warp, que l'on peut retrouver sur fb à CETTE ADRESSE, a donc entrepris de chroniquer les actions de mes chiens de guerre. J'avais déjà personnellement rédigé un petit historique concernant chacun des membres mais il est toujours intéressant de voir quel est le point de vue des autres : cela peut amener des idées intéressantes aussi bien en terme de jeu que de peinture : un personnage littéraire peut soudainement avoir vocation à avoir son avatar en figurine et l'histoire tumultueuse racontée peut faire l'objet d'une transcription dans le cadre d'une partie à part entière... Encore une fois c'est l'occasion d'ouvrir en grand les portes de l'imaginaire ^^
A part un certain respect pour l'orthographe et la syntaxe, j'ai laissé carte blanche à Xavier pour écrire son histoire et les développements qui suivent ne sont que les exacts copiés/collés (avec son aimable autorisation) de ceux qui sont sur son site.
Je vous laisse à présent vous caler bien confortablement dans votre fauteuil et vous souhaite une très agréable lecture... Prenez quand même quelques précautions car on descend quand même dans les bas-fonds de Necromunda... Un endroit où même les pires cauchemards réfléchissent à deux fois avant d'aller y zoner... Mais curieusement, il se peut que vous reconnaissiez certains des protagonistes ^^...
--- Chaque jour mérite son dû ---
« Nous devions effectuer une simple récupération. On arrivait, on trouvait le vendeur, des crédits contre le produit et au revoir messieurs dames. Combien de fois vais-je devoir me répéter ? Ça fait des heures que je me râpe la gorge à vous raconter la même histoire, mais vous êtes sourds comme des servants de mortier c'est pas croyable ! »
Willy n'eut pas le temps de reprendre son souffle que les poings du plus petit de ses deux geôliers s’abattirent sur ses côtes à plusieurs reprises. Au milieu de plusieurs grognements, un rire retenu et un sourire en coin qui se finirent par un sourire exagérément admiratif. Une douleur sourde se répandait dans son abdomen alors que les assauts répétés lui avaient brisé plusieurs fois côtes.
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Shotgun Willy, que vous pouvez retrouver dans CET ARTICLE |
« C’est pas si mal pour une bande d’amateurs, cela dit j’ai connu des fils à papa de boucliers blancs qui cognaient plus forts que vous. »
Le vieux mercenaire était assis sur les restes d’une chaise à moitié tordue qui semblait tenir en défiant les lois de la physique. Ses mains et ses pieds étaient fermement attachés avec d’épaisses chaînes corrodées. Son visage commençait à être tuméfié alors que ses ravisseurs s’évertuaient à lui infliger une raclée après l’autre. Un grésillement intermittent et une légère lumière bleuté semblaient indiquer un générateur défectueux ou une ligne électrique à nu non loin de là.
« Aller, je vais recommencer depuis le début. Encore. Et par l’Empereur, prenez des notes, j’en ai assez de répéter.
« Donc je disais, oui, un simple échange, rien de plus. J’étais assis au comptoir du Hell more’s Nest, vous savez, cette gargote à la sortie du tunnel 41 de Lamplight. J’en étais à mon cinquième, sixième gin blanc peut être, quand, bien sûr, vous imaginez la suite. »
Les deux hommes, Ajax et Gilel, vêtus de chemises jaunes crasseuses et tachées d’huile à de nombreux endroits. Ils se lancèrent un regard interrogatif en attendant la suite. Ils portaient divers outils à la taille, et le calibre de leurs armes ne laissait planer aucun doute quant à leurs intentions. Et leur patience devenait à chaque instant inversement proportionnelle à leur envie de s’en servir. Il émanait d’eux un parfum rance d’odeurs corporelles qui venait se mêler aux effluves d’huile brûlée communes à tous les bâtiments du quartier. Par moment, on pouvait percevoir quelques relents d’ozone quand le générateur local surchargait l’air, comme lors des prémices d’un orage.
Comme à son habitude, Willy portait son vieux treillis élimé et sa vieille armure, du temps où ses activités étaient bien plus louables, mais bien moins lucratives aussi. Dans son dos, il ne pouvait s’empêcher de faire jouer ses doigts en rythme, un tic persistant qui consistait à faire tourner une cartouche de fusil de bout à l’autre de sa main. Il reprit :
« Il fallait que j’y aille, impossible de me retenir avec tout ce que j’avais dans le bide ! Quand je me suis retourné vers les toilettes, j’ai aperçu Spidy à la table du fond, et je peux vous garantir que je n’étais pas le seul à la reluquer. Il y avait une fumée dans ce bouge, et une vieille odeur de pisse rance, une horreur... »
Avant qu’il ne poursuive, le plus grand des deux gangers lui assena une gifle en plein visage. Le goût du sang refit immédiatement son apparition dans la bouche du vieux mercenaire. Il avait toujours trouvé ça agréable.
« Arrête de te disperser, on s’en fout de la greluche bien sapée. Qui vous a demandé de procéder à l'échange ? »
« Non mais les gars, c’est hyper important pour la suite. Donc je regardais Spidy. Cette femme est juste irrésistible, elle a ce regard qui te dit « je t’aurai », et ses combinaisons moulantes. En tout cas, je ne peux pas lui résister. Oui, oui, la suite…
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Spider Miselle, que vous pouvez retrouver dans CET ARTICLE |
Je sors des toilettes, vous n’imaginez pas l’odeur, pire encore que dans le bar, et là je vois ce mec bizarre, au comptoir, qui finit sa seconde bouteille de Rakn. Les autres l’appellent « le caillou », il me semble. Un mec viré du manufactorum d’à côté, ils l’ont jeté dehors et il n’a pas atterri bien loin. Aussi immobile et résistant à la gnôle qu’une pierre, je crois que ça vient de là.
À ce moment-là, les deux gars qu’on attendait arrivent dans le bar. Habits noirs, crânes rasés, de vraies bonnes sœurs. Ils étaient venus nous livrer du « Hemero-6-bêta-spifodeïne », ou quelque chose comme ça. Un truc qui vient du pancréas, je crois. Bref, et me demandez pas à quoi ça peut servir, tout ce que je sais, c’est que ça ressemble à une gelée de champignons de condenseurs et que ça a une odeur de viande crue… »
Sitôt la phrase terminée que les portes métalliques placées derrière ses geôliers s’ouvrirent dans un grincement sinistre pour laisser entrer trois individus vêtus eux aussi d’habits sales et jaunes. À leur tête, un individu qui autrefois devait posséder une carrure impressionnante, et qui, malgré un embonpoint bien installé, gardait une once de charisme. Une longue barbe grise et terne, presque aussi terne que son humeur, qui avait donné son nom au gang. Le regard aussi mauvais qu’un rat qu’on affame avant de le jeter dans les arènes de pari. Il portait en pendentif, un dodécagone parfait renvoyant des reflets métalliques violacés semblables à ceux du bismuth. Les « Grey beards », nom manquant totalement d’originalité, mais ces gars avaient un peu d’influence dans le coin, et avaient les dents toujours aussi longues, malgré un âge déjà bien avancé et des effectifs limités.
« Raffaelo Zemog ! Si je m’attendais ! » Willy ne put réprimer un sourire de satisfaction.
« Tu es à un doigt de mourir, et tu es encore là à faire le mariole. Donne-moi les informations que je cherche, et ta famille pourra reconnaître ton cadavre. Garde le silence et je te vends à ces tarés d’équarisseurs de Butcher Canyon ! »
Le sol était couvert de gravats et de poussière de charbon, donnant à chaque pas une sonorité de craie qu’on aurait broyé. Willy reprit quand les nouveaux venus arrivèrent devant lui.
« Si tu fais comme tes hommes et ne cesses de me couper la parole, autant me jeter au moulin à viande tout de suite. Donc, je disais, les mecs rentrent, suivis de près par Shallya. Oui, Shallya, l’autre folle avec des bras en fer. Le dernier qui lui a dit non est toujours sur un fauteuil. Je vous jure, l’autre fois je me réveille en pleine nuit et je l’ai aperçue en train de caresser le visage de Strik avec sa quincaillerie. Elle était là, juste à quelques centimètres de lui. Elle rentre juste derrière eux, je ne pense pas qu’ils l’ont remarqué malgré toute l’artillerie qu’elle transporte. »
Malgré son assurance, Willy avait eu le souffle coupé lorsque Raffaelo avait évoqué sa famille. Qu’il ait été au courant ou pas, le vieil orlock aigri avait fait plus de mal que tous les coups reçus depuis le début de la journée. Sa femme et son enfant étaient morts il y a longtemps, et Willy ne comptait plus les fois où il avait souhaité plus que tout les rejoindre.
« Je savais que Strik et Bidoche attendaient le feu vert à l’extérieur. Strik, ce mec est complètement déconnecté, toujours à se planquer, et à parler à son fusil, il se prend pour Mazzer’bek ! »
À la simple évocation de ce nom, les regards du gang se portèrent instinctivement vers les poutrelles qui constituaient le plafond loin au-dessus de leurs têtes. Lorsque que l’un des hommes, Whispe, fit instinctivement le signe de l’Aquila, Willy lâcha un éclat de rire dont l’écho revint de toutes les directions.
« Gamin, va donc changer de pantalon, on est entre grandes personnes ici ! »
Même si les mots de l’ex sergent du 753ème aéroporté Necromundien firent sourire Raffaelo, ce dernier ramena Willy à son histoire à l’aide d’un impressionnant coup de genou dans l’estomac. Au
« Crac » d’une nouvelle côte brisée s’ajouta un inquiétant couinement de la chaise qui menaçait de céder à tout moment.
« Ah... Aucun sens de l’humour, vieillard. Donc les vendeurs rentrent, et s’approchent de « Sourire » à une des tables juste derrière moi. La substance bizarre contre des crédits, beaucoup de crédits, tellement de crédits que je ne saurai pas compter jusque-là. « Sourire » ? C’est le patron, le visage aussi détendu que le biceps d’un Goliath après sa journée aux fourneaux. Il est tellement crispé qu'on pourrait croire qu’il est constipé de naissance. Bref. Lorsque l’échange a été terminé, la tension est redescendue. On savait que les gars étaient pas vraiment dangereux, mais dans ce boulot on est jamais trop prudents. Pourtant cette fois, on n'a rien vu venir, on était cinq, on se croyait prêts et en position de force, et on s’est fait avoir comme des novices. »
Les cinq orlocks se mirent à rire comme si le récit allait prendre une tournure dramatique, se moquant copieusement de la stupidité du groupe de mercenaires que dépeignait l’ancien soldat.
Willy pouvait sentir l’haleine acide de Raffaelo même à cette distance. L’acoustique du lieu donnait à la scène une ambiance de spectacle de rue.
« Et toi, Raffaelo, qu’est-ce que tu as à voir là-dedans ? En quoi cette bouillie t’intéresse ? On sait tous les deux que tu n’as pas assez de cervelle pour t’intéresser à ce genre de produits. »
Nullement décontenancé, l'orlock ventripotent se contenta de tirer une longue bouffée sur un vieux cigalo, puis, après avoir recraché sa fumée au visage de Willy, rétorqua :
« Une marchandise rare et recherchée, des mercenaires comme rançons ou esclaves à vendre aux guildes, impossible de passer à côté. Et ça fait des semaines qu’on sait comment et où l’échange aura lieu. Des novices, tu dis ? Il a juste fallu se baisser pour te cueillir. La seule question dont j’ignore la réponse, pour qui bossez-vous, bande de lèches-fange ?»
Jerrek, à la gauche de Raffaelo, avait sur le visage, une expression remplie de scepticisme et de doute, un sourcil relevé trahissant sa réflexion. Il comptait et recomptait sur ses doigts depuis une bonne minute.
La soudaine agitation du ganger agaçait Raffaelo, coupé dans l’éloge d’une victoire facile et méritée.
« Vous étiez six, sur cette opération vous étiez six ! »
La voix de Jerrek gronda comme il aboyait ses mots en fixant le mercenaire captif droit dans les yeux.
« Euh, non. Cinq, je viens de le dire. Recompte encore. Pas compliqué de compter jusqu’à cinq. »
L’attitude de Willy venait de changer radicalement. Il s’était redressé sur sa chaise, et il affichait le sourire d’un enfant qui cache une surprise dans son dos. Il prenait un plaisir très enfantin à regarder le pauvre Jerrek se creuser la cervelle pour se rappeler tous les protagonistes de sa petite histoire.
« Spidy, Shallya, Strik, euh, bi-doche et Sourire. Je t’... »
Comme son subterfuge était percé à jour, Willy s’arc bouta en arrière de toutes forces pour faire céder la chaise. Tous les Grey beards se précipitèrent sur leur arsenal. Avant même que le premier d’entre eux ne touche la crosse de son arme, une sphère lumineuse jaillit du fond de la pièce, dans le dos des cinq hommes.
« Vous, vous êtes cinq. »
Ces quelques mots semblèrent marquer un point d’orgue, un silence presque suspendu, juste avant que l’orbe plasmatique ne touche les deux jambes de Gilel qui s’écroula instantanément, chairs et os réduits en cendres par un soleil bleu blanc. Shallya fût la première à faire son entrée. Elle était arrivée juste derrière eux, et avait fait son possible pour rester discrète malgré son énorme tromblon à plasma.
Raffaelo dégaina son Hecuter et ouvrit le feu sur Willy, le touchant à l’épaule et le faisant basculer pieds par-dessus tête. Il allait renouveler son geste quand ses pieds quittèrent violemment le sol, soudain enserrés par un filin d’acier sortit de l'obscurité à plusieurs mètres au-dessus du chaos qui prenait vie.
Pris de panique, Jerrek tourna les talons et s’enfuit en direction de la sortie. À peine eut il passer les énormes portes métalliques qu’il fut accueilli par un déluge de balles. Quatre tâches écarlates apparurent sur sa chemise et il s’étala le menton dans la poussière, une seconde avant qu’une balle ne passe là où son œil gauche aurait dû se trouver. Mort ou à l’agonie, il ne ferait pas un pas de plus.
Strik et bidoche, ou de leurs vrais noms, Mazzer’bek et Lazare, les attendaient à l’extérieur. C’était pour le sniper, le premier tir échoué depuis plus de 10 ans. Lazare venait ironiquement d’éviter à
Jerrek une mort certaine.
À l’intérieur, Ajax et Whispe regardaient de tous côtés, cherchant désespérément une cible autant qu’un endroit où se mettre à couvert. L’un d’eux lâcha quelques tirs en direction de Shallya, mais l’ex membre des Bloody Mantis avait trouvé un couvert efficace derrière les lourds piliers qui maintenaient le toit du bâtiment. Alors qu’une étrange mélodie montait du son des projectiles solides s’écrasant sur la structure d’acier, Willy profita de ce moment de répit pour briser les chaînes qui le maintenaient à l’aide de son bras augmétique. L’air avait pris la senteur du grox grillé, le plasma incandescent toujours en train de cuire la carcasse de Gilel.
Whispe se jeta sur Willy avant que celui-ci ne puisse se défaire des chaînes à ses chevilles, et faisant peser tout son poids sur le thorax du mercenaire, commença à l’étrangler à l’aide de son fusil d’assaut. Willy le fit rouler sur le côté juste avant que la douleur à ses poumons ne devienne insupportable. Ils roulèrent, chacun prenant l’ascendant sur l’autre à la moindre occasion. Un bruit sec attira l’attention de l’ancien soldat lorsque son fidèle fusil à pompe tomba à quelques mètres.
Il sonna un instant Whispe d'une violente gifle avant de le repousser des deux pieds. Il venait de mettre un peu de distance entre lui et son adversaire, et fit volteface pour se saisir de son fusil.
Whispe était déjà debout et bondit, tout en sortant un énorme coutelas de son étui. Il fut accueilli par le bruit caractéristique d’une cartouche qu’on arme, et même si le tir ne fit que le frôler, des dizaines de billes lacérèrent sa chemise et son flanc. Sitôt eut il touché le sol que " Shotgun" Willy le fit taire d’un monumental coup de crosse dans la mâchoire.
Ajax était trop occupé avec Shallya pour voir la scène, pas plus qu’il n’aperçût la jeune femme en combinaison rose moulante descendre des étages le long d’un filin, se servant de Zemog comme d'un efficace contrepoids. Ce dernier se retrouva suspendu par les pieds à plus d’un mètre du sol, son arme toujours à la main. D’un geste presque nonchalant, elle désarma le chef de gang d’une frappe nette de son épée sans même y prêter attention, puis se débarrassa d’Ajax d’un coup de son gantelet lance-toile pratiquement à bout portant. « Spider » Miselle était là, elle aussi. Le pommeau de son épée vint à la rencontre du front du malheureux Ajax, qui commençait déjà à suffoquer sous l’effet constricteur de la toile. Au moins, le jeune ganger avait il cessé de hurler.
Le silence revint enfin, au milieu des odeurs de poudre et de sang, d’huile et de sueur. Raffaelo
Zemog était là, se balançant au milieu de ses hommes, morts ou inconscients. Le collier étrange pendait dans le vide, reflet captivant de beauté au milieu de cet océan de brutalité pure.
Le silence ? Pas tout en fait, en réalité. Des cliquetis pareils à une multitude d’horologiums se firent entendre depuis l'extérieur du bâtiment. D’abord doucement, puis de plus en plus fort. Shallya dut tourner Raffaelo pour le mettre en face d’un individu vêtu de rouge, dont la majeure partie du corps était robotique. Il semblait flotter au-dessus du sol, alors qu'une série d'appendices mécaniques s'agitait tout autour de lui. Une hache crantée plus grande que lui l’identifiait immédiatement comme un membre du clergé martien. Un de ces excentriques prêtre de la machine. Il était escorté par un homme lui aussi vêtu de rouge, semblant avoir subi une reconstruction faciale tant sa peau était tendue sur son visage. Ses yeux bleus artificiels luisaient dans ses orbites, lui donnant l'air d'une de ces poupées de chair tant appréciées de la noblesse de Necromunda.
Le technoprêtre se gratta le menton, ou plutôt le morceau de métal faisant office. Il se pencha pour saisir le pendentif et après l'avoir regardé attentivement, l’arracha d'un coup sec du cou du vieil orlock. Différents outils jaillirent de sous ses robes pour venir analyser, toucher, scanner l'objet. Un flot de parasites fût émis par la grille vox située au milieu de son thorax, un bruit strident et suraigu qui força Zemog à se couvrir les oreilles un instant.
Adam, que l'ancien soldat avait surnommé "Sourire", prit alors la parole :
" Mon maître demande la provenance de cet objet, il veut savoir où, quand, et comment vous l'avez découvert. Il veut savoir également qui vous aura informé de son existence ?"
Comme seule réponse, Raffaelo, dont le teint commençait à gagner une couleur rouge soutenue, émit une sorte de grognement, puis le poing levé et fermé, fit jaillir son majeur en direction du technoprêtre, sans doute un geste de défiance issu d'une communauté du sous monde. Adam fit un simple hochement de tête en regardant Shallya.
Affichant un sourire carnassier, la jeune femme attrapa fermement le poignet de Zemog, lui arrachant un juron lorsque son poignet adopta une rotation des plus inconfortables. Elle lécha ensuite le doigt du vieil orlock d'un mouvement de langue obscène avant de lui briser le majeur en le retournant complétement. Le hurlement du pauvre homme n'empêcha pas Adam de réitérer sa question, en utilisant un ton plus doux et plus délicat alors que son processeur lui indiquait l’intonation la plus adaptée, contrastant une fois encore avec la violence de la situation.
" Où, quand et comment ? Réponds et je demanderai à Miselle de te libérer. Ton manque de coopération défie toute forme de logique. Ton silence fait tomber tes chances de survie à 0,04%. C'est étrange, même pour un rebut organique tel que toi."
Même si Raffaelo écoutait attentivement Adam malgré la douleur dans sa main et une affreuse migraine due à son inconfortable position, il était bien plus effrayé par le regard teinté d'envie que lui envoyait Shallya. Il avait déjà vu ce regard chez des Sumpkrocs affamés et ça n'avait rien pour le rassurer. Comme pour en rajouter, la jeune femme se passa goulûment la langue sur les lèvres. Il n'en supporta pas plus.
" Je l'ai trouvé parmi une livraison de breloques issues de Sanctity Wall, avec un des membres des Ashes Scavengers. Ils ont dû le trouver au milieu des montagnes de déchets qui constituent le mur.
C'est juste un maudit caillou ! C'était il y a deux cent cycles, trois cent, peut-être. Gardez-le, et allez-vous-en ! A cause de vous j'ai tout perdu !"
Le ton de Raffaelo Zemog venait de passer de la colère à un profond désespoir en quelques secondes. Il était maintenant au bord des larmes. Les parasites reprirent, un échange entre Adam et le mystérieux homme-machine. Le technoprêtre était à la recherche de ce data-cristal depuis des années, et sa découverte donnait une toute nouvelle dimension à sa quête d'archéotechnologie sur Necromunda. Il aurait presque esquissé un sourire, si ses lèvres et sa bouche organiques ne lui avaient été retiré il y a de cela plusieurs siècles.
Il s'adressa à Zemog dans un bas gothique presque trop parfait et dépourvu de la moindre émotion, utilisant des échantillons de voix sans doute prélevés dans de vieux enregistrements. Les derniers mots étaient ceux de Zemog, et le chef de feu les "Grey beards" en eut le sang glacé :
" Ces informations seront importantes pour la suite, vous avez été un outil faillible mais utile. Votre temps est révolu, vos protocoles et votre raison d'être sont obsolètes. Votre survie complique nôtre tâche de 11,7% et augmente sa durée de 6,3%. Ainsi, pour servir au mieux les intérêts du Dieu-machine, vous serez remis dans 0,14 cycle à ces tarés d’équarisseurs de Butcher Canyon."
Le 28 septembre 2021, par la minute WARP
Et voilà mes Chers Lecteurs, ainsi se termine, pour le moment, les aventures du gang du Techno-Prêtre Morik (il semblerait que l'honorable Xavier souhaite continuer de disserter sur mes chiens de guerre) ^^
J'espère que vous aurez apprécié ce petit moment d'évasion littéraire, en tout cas pour ma part j'ai beaucoup apprécié et je salue l'exercice de style ^^
Je remercie bien évidemment Xavier, de la Minute Warp, pour l'insigne honneur qu'il a fait au Temple d'accorder quelques instants d'attention et de développements littéraires à certaines de ses productions. Je vous encourage sans réserve à aller lire les histoires qu'il a déjà écrites et qui concernent aussi bien ses propres figurines que celles d'autres figurinistes ^^
N'oubliez jamais de mêler une part d'imaginaire à vos peintures et à vos parties... C'est encore plus plaisant ^^
Merci infiniment,
Serviteur,
Un grand merci pour ces mots toujours aussi justes... Et en effet, sanctity wall n'a toujours pas révélé ses secrets. Une bande de figurines très hautes en couleur, pourvues d'une identité forte. C'est un honneur pour moi d'avoir pu coucher un peu de leur histoire sur papier.
RépondreSupprimerMais je t'en prie, c'est moi qui te remercie pour avoir choisi de mettre en valeur mes affreux ^^'
SupprimerJ'ai hâte de connaitre la suite !! ^^
Je ne connaissais pas son facebook. C'est sympathique. Joli travail en tous cas.
RépondreSupprimerOui, il a une plume très plaisante ^^
SupprimerLa classe, tu dois être très content et fier que tes peintures aient inspiré une telle histoire !
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